Les Jeudis de l'UMR AGAP : Atelier thématique autour de l’épigénétisme

19 mars 2015

Montpellier, Cirad Lavalette, Amphithéatre Alliot, de 14h30 à 18h30

Programme :

14h30 15h30 - Epigénétique et l'amélioration végétale : subir ou exploiter?

Estelle JALIGOT (UMR DIADE) et Julie LECLERCQ (UMR AGAP)

Pour les généticiens, l’épigénétique représente souvent une « boîte noire » où l’on range les résultats d’expérimentation que ne respectent pas les lois de Mendel. A l’aide d’exemples concrets, nous tâcherons de démystifier l’épigénétique et de vous montrer son intérêt pour l’étude de caractères agronomiques et pour l’amélioration des plantes. Nous essayerons de vous définir les principaux concepts afin de vous permettre d’appréhender les phénomènes épigénétiques dans vos recherches.

15h30 16h30 - Démystifier l’épigénétique transgénérationnelle

Vincent Collot (ENS Ulm -  Institut de Biologie de l'Ecole Normale Supérieure (IBENS))

Jusqu’à récemment, les mutations de la séquence de l’ADN étaient considérées comme la seule source possible de variation phénotypique héritable. Ainsi donc, la sélection ne pouvait être envisagée qu’entre individus présentant des génotypes distincts. Cependant, cette vision de la génétique est depuis peu mise à mal par l’observation que les changements d’états de la chromatine, dont nous savons dorénavant qu’ils jouent un rôle primordial dans la régulation de l’expression génique chez les eucaryotes, peuvent être bloqués puis transmis sur plusieurs générations sans que la séquence du génome soit changée d’aucune façon. Cet héritage, dit épigénétique, est particulièrement bien documenté chez les plantes et semble impliquer le plus souvent un gain ou une perte de la méthylation des cytosines des éléments transposables et d’autres séquences répétées. Néanmoins, il n’existe à ce jour que peu d’études systématiques portant sur la prévalence, la stabilité et l’impact phénotypique des variations épigénétiques à l’échelle du génome. Je présenterai nos efforts visant à répondre à ces questions au moyen d’une population expérimentale de lignées isogéniques qui néanmoins différent grandement entre elles par leur profil de méthylation de l’ADN (lignées epiRIL).

Until recently, a key assumption in biology has been that DNA mutations are the only source of heritable phenotypic diversification and therefore that adaptation is impossible in the absence of DNA sequence variants. However, this view is being increasingly challenged by the observation that changes in chromatin states, which are pivotal for the control of genome activity in eukaryotes, can sometimes become locked in and inherited across multiple sexual generations, independently of any change in the genome sequence. This system of inheritance, called epigenetic, is best documented in plants and often involves differential DNA methylation of repeat sequences, notably transposable elements. However, there is still a lack of systematic studies on the stability of epigenetic variants and their phenotypic consequences. Thus, the ecological or evolutionary impact of this type of variation, which could be different from that of DNA sequence variants by potentially providing a more rapid and reversible route to adaptation, remains unclear. I will present our efforts at addressing some of these issues experimentally using a population of near-isogenic, epigenetic Recombinant Inbred Lines (epiRILs) in Arabidospsis.

16h30 – 18h30 Table ronde avec les conférenciers

Contact :

Julie Leclercq