Les Jeudis de l'UMR AGAP : BACK TO THE ROOTS. Quels sauvages pour l’amélioration des plantes ? Le cas du cotonnier

27 November 2014

Montpellier, Cirad Lavalette, Amphithéatre Alliot, de 10h à 11h

Les formes sauvages apparentées des plantes domestiquées représentent des ressources génétiques importantes pour répondre aux défis globaux. Leur identification précise est essentielle si l’on veut exploiter au mieux les derniers outils moléculaires pour disséquer les modifications génétiques induites par la domestication et isoler gènes et allèles favorables. Dans le cas du cotonnier cultivé (Gossypium hirsutum L.), les nombreuses populations pérennes caribéennes et mésoaméricaines se situent le long d’un continuum sauvage – cultivé. Leur statut exact fait encore débat, ce qui restreint leur caractérisation et l’étude de leurs relations.

Nous sommes partis d’une approche écologique, classant un vaste échantillon selon leur habitat, analysant et modélisant leur niche écoclimatique (ENM). Nous avons mis en évidence des  populations sauvages, inféodées exclusivement à des environnements côtiers arides,  géographiquement très dispersées mais écologiquement très homogènes. Leur caractérisation par des marqueurs microsatellites a en outre montré qu’elles étaient à la fois génétiquement homogènes et clairement différenciées des populations férales voisines. Ces populations sauvages devraient logiquement être regroupées sous la race ‘yucatanense’, du nom de la plus vaste d’entre elles. Nos résultats confortent les hypothèses (i) de dispersion océanique d’une forme originelle de l’espèce dans toute la Caraïbe et le Golfe du Mexique, et au-delà vers le Pacifique lointain (Polynésie), et (ii) de domestication de G. hirsutum dans le Nord du Yucatán, suivie d’une diffusion vers la MésoAmérique et le Nord de l’Amérique du Sud, où aurait eu lieu l’introgression avec l’autre espèce tétraploïde cultivée, G. barbadense.

Contact :

Jean-Marc Lacape