Avec 120 millions de tonnes produites par an, les bananes, consommées en fruit ou en légume, occupent le premier rang des productions mondiales de fruits. Jouant un rôle majeur dans la sécurité alimentaire des pays du sud, les filières bananes contribuent aussi à l’équilibre économique d’un grand nombre de pays dans les régions tropicales et subtropicales. Environ 85% de la production mondiale, essentiellement produite dans des systèmes de culture non intensifs (jardins de case, petites parcelles, petites exploitations), est destinée à l'autoconsommation ou aux marchés locaux et régionaux. Les 15% restant, produits dans des conditions hautement intensives par l'industrie agroalimentaire, sont exportés sur les marchés internationaux vers les pays du nord.

Qu'elles soient destinées à l'exportation, aux marchés intérieurs ou à l’autoconsommation, ces productions sont mises en péril par plusieurs maladies (cercosporioses, fusarioses) et ravageurs (nématodes, charançons) mais aussi maintenant par les changements climatiques. Si la lutte chimique pratiquée en culture intensive peut s’avérer efficace pour certains de ces bioagresseurs, son impact environnemental et sur la santé des populations rurales, l’évolution des règlementations et la pression sociétale exigent une réduction drastique de ces pratiques. De plus, de par leur coût, les pesticides sont peu accessibles aux petits producteurs de bananes des pays du sud.

Les activités conduites par l’équipe visent la création de nouvelles variétés améliorées pour la résistance aux principaux bioagresseurs, tout en maintenant la performance agronomique et la qualité des fruits. Le développement et l’adoption de ces variétés contribueront d’une part à la durabilité des productions en réduisant les impacts environnementaux négatifs des plantations industrielles, et d’autre part, à la sécurité et à l’indépendance alimentaire des pays producteurs pour les consommations locales.