Résumé

L’intérêt pour le nanisme est bien connu en amélioration des plantes. Chez le bananier, le nanisme confère une stature plus robuste et une moindre sensibilité au vent et à la chute. Caractère primodial pour des variétés cultivés en zones tropicale ou sub-tropicale soumises à tempêtes et ouragans.  En outre, les variétés naines ou semi-naines facilitent les taches manuelles d’entretien et de récolte des régimes. Ils sont enfin plus adaptés aux plantations à forte densité. Si des cultivars nains existent naturellement au sein des bananiers triploïdes, le nanisme n’a jamais été observé chez les cultivars ancestraux diploïdes et espèces sauvages apparentées. Par variation somaclonale, des variants nains peuvent être obtenus après culture in vitro, notamment dans le groupe des bananiers Cavendish. Cette variation obtenue in vitro peut être réversible vers la taille normale, ce qui suggère que le nanisme chez le bananier serait un caractère instable et par conséquent inexploitable en amélioration conventionnelle. Les bananiers triploïdes étant très peu fertiles ou stériles, aucune population ségrégeante consistante n’a été créée pour des études génétiques du nanisme. De récents résultats d’analyse protéomique de mutants nains et de leurs homologues de taille normale indiquent des différences d’expression corrélées au phénotype nain et confirment l’implication de plusieurs gènes de régulation du métabolisme des gibbérellines.

Il sera présenté dans cet exposé des résultats d’une approche conventionnelle pour ‘extraire’ le caractère de nanisme à partir de triploïdes nains dotés d’une fertilité résiduelle et issus de plusieurs groupes de bananiers. Les modes de transmission ou d’hérédité de ces différentes sources de nanisme seront discutés. Les nouvelles ressources de nanisme ainsi constituées, plus fertiles que leurs triploïdes d’origine, ouvrent la possibilité de créer des populations ségrégeantes et des variétés de stature naine.