GreenRice : Systèmes de culture du riz durables et respectueux de l’environnement en Europe

Sous l'égide du Cirad, des centres de recherche italien, espagnol et français se sont lancés dans le projet GreenRice qui vise à tester un système d'irrigation des rizières alternant submersions et assecs (AIA ou AWD en anglais) afin d’économiser l’eau et de limiter les émissions de gaz à effet de serre

Date de début de projet

01/01/2015

Date de fin du projet

31/12/2018

Objectifs

Concevoir et tester un système de production alternatif économisant l'eau pour le riz en Europe, assurant une productivité suffisante tout en réduisant les impacts négatifs sur l'environnement.

Localisation

Plaine du Pô, Italie ; Delta du Rhône, France ; Delta de l’Ebre, Espagne

Description

En Europe, le riz (467 000 ha) est cultivé en conditions d'inondation permanente (IP) en utilisant l’eau des fleuves pour l’irrigation. Le changement climatique, qui induit une plus grande fluctuation des débits des fleuves, constitue un défi majeur pour les systèmes de production de riz, qui dépendent d'un approvisionnement en eau important et constant. Avec les pratiques de production existantes, les rendements en riz  sont donc menacés par la raréfaction de l'eau disponible. En outre, les rizières inondées émettent des gaz à effet de serre (GES), tels que le méthane (CH4), qui ont un fort potentiel de réchauffement global. L’alternance d’irrigations et d’assecs (AIA ou AWD en anglais) est un système dans lequel l'irrigation est appliquée jusqu’à obtenir une profondeur d'eau de 2 à 5 cm dans les parcelles, puis coupée. Après une courte période (normalement 2 à 7 jours), lorsque le potentiel hydrique du sol atteint un niveau donné, l'irrigation est rétablie. Des études préliminaires suggèrent que l'AIA peut réduire la consommation d'eau jusqu'à 30%, sans perte nette de rendement si des variétés bien adaptées à l’AIA sont utilisées, tandis que les émissions de CH4 peuvent être réduites jusqu'à 48%. Cependant, des incertitudes demeurent quant aux impacts de l'AIA sur les flux de GES (CO2 et N2O) et les interactions plantes-bactéries et plantes-maladies, ce qui peut influencer l'efficacité globale et la viabilité de ce nouveau système. Pour combler ces lacunes,  GreenRice vise à tester l’AIA en Italie, Espagne et France, dans des régions représentatives de la diversité des zones rizicoles européennes, notamment dans les zones deltaïques où les systèmes de riz et les zones humides naturelles protégées sont interdépendants.  Le projet évalue les conséquences agronomiques et environnementales du passage d'un système IP à un système AIA sur les rendements, la consommation d'eau, la salinisation des sols, les interactions plantes-sol-bactéries et la dynamique des GES. Le projet identifie des variétés qui maintiennent leur productivité sous AIA par génétique d’association portant sur un grand panel de variétés tempérées et utilise la sélection génomique pour prédire la valeur de lignées supplémentaires. Le projet étudie les caractères qui déterminent l'adaptation à l'AIA, tels que le développement racinaire, la colonisation par les mycorhizes, la tolérance au sel et la résistance aux nématodes. Le rôle des caractères fonctionnels des plantes et l'activité microbienne du sol dans la modulation des flux de C, N et GES sont étudiés en champ et dans des environnements contrôlés. Les résultats obtenus sont diffusés auprès des parties prenantes locales (principalement les agriculteurs et les autorités du parc naturel) et de la communauté scientifique.

Partenaires

CIRAD, France ; CREA Vercelli, Italie, CRAG Barcelone, Espagne ; University of Aberdeen, UK ; IRTA Espagne ; Universita degli Studi di Torino, Italie, Centre Français du Riz, France

Equipe

Développement adaptatif du riz (DAR)

Financement

FACCE-ERA-NET+ sur l’Agriculture Climato-Intelligente

Mots-clés

Riz, irrigation, génétique d'association